Ce matin avec Didier, nous nous sommes retrouvés à la maison syndicale de Lens, 2 heures passées avec Serge Barois. Je crois qu’en 2004 nous l’avions interviewé.? Le temps a passé mais sa passion est toujours aussi vive, ses histoires traînant de ci de là quelques rancoeurs auprès du PC et de la CGT, rancoeurs pour des histoires de propriété du lieu: la maison syndicale et tant d’autres souvenirs toujours aussi bouillants. Les mineurs qui ont toujours été à l’avant garde des luttes. La passion du combat, de la résistance, la maison syndicale, maison des souvenirs, maison des combats, maison qui enferme tant d’écrits, de témoignages d’un passé industriel florissant et tellement douloureux. Serge n’a pas changé, Serge parle toujours autant, Serge est passionné, intarissable : de la voie de chemin de fer qui entrait directement dans les jardins des grands bureaux, de la gare sainte Elisabeth remplacée par le parking du stade Bollaert, Emilienne Maupty femme de mineurs résistante, arrêtée lors d’une manifestation, et déportée en Belgique, puis décapitée à la hache à Cologne, pour l’exemple. Et la plaque sous le pont Césarine, et la plaque sur le quai de la gare où 400 juifs ont été arrêtés, « nazis » est resté inscrit malgré la contestation de la SNCF. Et la rue des jardins au numéro 10, Serge est né là. La cité des bas de soie, la plus belle cité de Lens pour employés et géomètres, on passait devant quand on venait de Lille. L’évocation des jeux d’enfance au canal de Lens, le cul de la maison donnait sur le canal, les jeux dans les montagnes de sable déversé par les entreprises qui travaillaient là, le long du canal. Y’avait pas de charbon, que du sable et des cailloux. La place du Cantin où s’entraînaient les chevaliers sur un mannequin tournant ! Le cinéma l’Appolo toujours pas rénové mais là on y allait pour les filles, j’y ai rencontré ma première femme. Le premier travail à 16 ans pour gagner son indépendance et acheter sa première voiture à 19 ans, à crédit, et le tiers du salaire pour les parents. Logé nourri blanchi. Normal c’était normal. La piscine olympique qui n’a jamais été olympique, juste pour poser sa mobylette au pied de la piscine, y retrouver ses copains, copines. La COOP, CCPM, elle était place Cantin. Toute la famille de Serge habite à Barlin, et les grands souvenirs à la cité des roulettes avec le magasin de bonbon. Et avant de se quitter Serge avait oublié de nous parler de radio Quinquin.