On mange à la cantine municipale le midi. Pendant le repas, on a parlé de la crise. On s’est dit que c’était encore un nouveau moyen d’asservir les gens. Que la crise est un prétexte terrible pour les licenciements. La voisine d’une amie de Flora vient de perdre son travail. A cause de la crise disent ses patrons. Son travail dans une entreprise qui fait sans aucun doute un chiffre d’affaires énorme. On se dit que le pouvoir n’est certainement pas dans l’achat. Qu’avoir un pouvoir sur sa propre vie, ce n’est pas la consommation. Que c’est de la poudre aux yeux. On voit des acquis sociaux piétinés et le pouvoir d’achat ne les remplacera jamais : une éducation de qualité, une culture accessible à tous, des services publics solides.
On s’est dit qu’il fallait s’engager, vraiment, parce qu’on se prépare des lendemains qui déchantent. Et que c’est les plus pauvres qui vont trinquer. Cette crise, c’est la preuve que le système capitaliste est brutal et profondément injuste. Etre ensemble pour inventer de nouvelles manières de vivre et d’agir plus solidaires, plus égalitaires. Libertaires.