Lundi à 13h30, rendez-vous avec Paulette. Paulette s’appelle en réalité Paule, mais on l’appelle Paulette car, comme disait sa mère, Paule « ça faisait pas assez fille ». Paulette a passé toute sa vie à Lorgies. Après son certificat d’étude, elle a travaillé à la boucherie. Puis, elle a rencontré son mari lors d’un bal de village. Aujourd’hui, c’est entourée de ses deux fils qu’elle nous montre des photos de sa jeunesse. Elle nous raconte qu’elle a été élue Miss Lorgies, c’était en 1948, juste après la guerre. Ses deux fils sont avec nous dans la cuisine, ses « deux oiseaux » comme elle dit. Quand ils étaient enfants, ils allaient à la pêche en fin de journée, après la moisson, ils jouaient au foot sur la route pas encore goudronnée. Tous les dimanches ils allaient à la messe, elle en mettait un de chaque côté, et le curé la félicitait d’avoir des enfants aussi sages. On reste un moment à discuter, ça parle dans tous les sens, chacun a son mot à rajouter pour compléter l’histoire.
Paulette nous montre la couverture d’un magazine télé. « Vous savez qui c’est? ». Didier répond « Oui, c’est Laurent Boyer. »
« Non, c’est mon père! ». Ça nous fait rire.
« Non ce n’est pas mon père mais c’est son portrait craché »
On quitte Paulette en lui donnant rendez-vous samedi pour le film-spectacle. Elle viendra s’assoir sous le chapiteau, un « oiseau » de chaque côté. Avant de refermer la porte elle nous glisse « Il faut s’aimer les uns les autres, c’est ça le plus important! »