On a inventé, avec les élèves de l’atelier théâtre de Saint Jacques, un nouveau protocole. Faire une ronde, autour de la caméra, et tourner en disant – en passant devant l’objectif – ce qui met en colère. La ronde accélère et ralentit. La ronde prend le temps du tour pour savoir quoi dire au prochain tour.
Je suis en colère quand le pot de nutella est vide.
Je suis en colère contre les restrictions de liberté
Contre mon frère qui me chipe mes affaires
Contre l’injustice
Contre mes parents
Quand je dois porter des lunettes
Contre l’hypocrisie
Moi, ce qui me met en colère, ça te regarde pas.
Moi c’est les crottes de chien
Moi c’est mon père
Quand on me parle dans le TER.
Des gens
Ce qui me met en colère, c’est toi
C’est les banques
Quand j’ai un objet dans les main, qui tombe, qui se casse.
Les réflexions débiles parce que je suis petite.
Quand on se moque de moi parce que je dis que je réfléchis.
Moi, ce qui me met en colère c’est quand les gens, ils sont en colère.
Moi, c’est mes frères.
Les DS de math.
J’ai oublié ce qui me mettait en colère.
Ceux qui piquent les idées des autres.
Moi ce qui me met en colère c’est que, quelque fois, je ne sais même plus pourquoi je suis en colère, et ça me met encore plus en colère.
Les choses qui vont pas bien, dans le monde, au journal de vingt heures.
Les réveils à cinq heure du matin.
Moi, ce qui me met en colère, c’est d’avoir deux chaussettes différentes.
Moi, ce qui m’énerve, c’est ce que je suis en train de faire, là.