Un jeune homme a accepté d’être filmé 30 secondes devant la porte de sa maison. Un Pas-de-porte pour la veillée. Il joue le jeu, se place bien au milieu de l’encadrement de la porte, regarde la caméra et ne bouge plus. Mais ce n’est qu’après qu’il comprend vraiment ce qui se passe. On a réussi à lui expliquer ce qu’est une veillée, sans traducteur, mais avec les quelques mots, avec beaucoup de gestes, et en s’aidant du programme du festival Karacena qui est aussi écrit en darija. Il nous manque des mots, mais quelque chose se passe et il comprend, c’est sûr, que ce film-spectacle se fabrique avec les gens de Salé. Et on a l’impression qu’il regarde les choses différemment. On l’invite à être là le soir de la veillée, à Bab Khémis. Et malgré les barrières de la langue, les barrières de la culture, à la façon dont il remercie en gardant le programme, à la façon dont on se dit au revoir, on sent qu’on a échangé quelque chose. On repart différent.