Instantanés

On va dans une classe, après la récré de dix heures, pour rencontrer des élèves qui ont travaillé sur le personnage d’Antigone.

Hier, quelqu’un a écrit laissé un commentaire sur le blog :
Antigone est aphone, dit-il.

A la veillée de Hazebrouck, en octobre, Bernard avait écrit un poème sur Antigone :
Antigone est en tee-shirt.
Antigone est en tee-shirt et porte des bottes en antilope.
Antigone en antilope, avec des trous dans son tee-shirt,
A les fesses moulées dans un jean
Qui lui donne un air interlope.
Sur sa poitrine et sur son cœur,
Elle a griffonné au marqueur
Ce qui résume son point de vue :
« MA VIE SE PASSE EXACTEMENT
COMME JE NE L’AVAIS PAS PRÉVU. »

Troisième jour à la cité scolaire de Saint Nazaire. On a l’impression d’être là depuis longtemps déjà. C’est la vie accélérée des veillée et des instantanés. Ce matin, Martine et Guy sont allés dans la classe de 1bpb pour faire les 4 questions. Jérémie, devant son ordi, travaille les images qu’il a fait de la cité scolaire. Didier, Maggie et Hervé sont allés dans une classe pour faire le portrait chinois :

– Si la cité scolaire était un livre ?
– Si la cité scolaire était un film ?
– Si la cité scolaire était une musique ?
– Si la cité scolaire avait un prénom ?

On a parlé du radôme. Quelqu’un a dit qu’il connaissait quelqu’un qui avait cru que c’était la lune. Les allemands auraient offert la lune à la France, en signe d’amitié. On a rit de ça.

On est bien reçu partout. La cité scolaire est un monde. Avec ses codes et ses rituels, avec son rythme, avec son vocabulaire. Mais quoi qu’il arrive, on a des guides du tonnerre, avec les élèves de 1bpb, on ne peut pas se perdre, on est guidé, assisté, aidé. On fait connaissance peu à peu, avec plaisir, au fil de la journée, entre deux interventions, en sillonnant la cité scolaire en long, en large et en travers, toute la journée.

Littéraires qui aiment les lettre et les arts, le théâtre et la musique, l’audiovisuel, et tout.
Des littéraires résistants. Parce qu’il paraît que les sections littéraires sont en disgrâce, qu’elle se réduisent à peau de chagrin. Tout le monde en S, pour les débouchés. Alors, ces littéraires là sont là parce qu’ils l’ont voulu, par conviction et par plaisir. Quelle classe agréable ! On a fait les questions, et puis la photo, tout là haut sur les tables, et puis une longue conversation sur les métiers artistiques, sur le fait de travailler dans l’art, sur les études, la fac, et tout. on a passé un très bon moment. On a bien rit, on a discuté et rêvé. merci

L’art engagé, c’est de l’art enragé ( mais avec un g).