Le Close to Me des Close To Me

Close to me, le premier spectacle, c’était à Compiègne, à l’Espace Jean Legendre, le 22 février.
Close to me, le deuxième spectacle, c’était à Loos-en-Gohelle, à Culture Commune, le 12 avril.
Close to me, le troisième spectacle, c’était à Lille, au Grand Bleu, le 19 avril.
Et nous voilà arrivés au 3 mai, pour préparer le « Close to Me » des « Close To Me ».
Les trois groupes sont là pour fabriquer un spectacle qui parle du « vivre ensemble ». Mais surtout ils sont tous à Lille, tous là, pour trois jours entiers. Le groupe de Lille accueille, il joue à la maison. Le groupe de Compiègne et le groupe de Loos-en-Gohelle (ou plus exactement d’Annequin) sont en déplacement, ils arrivent de la gare et dormiront à l’auberge de jeunesse ce soir.
Ce matin, c’est une trentaine ados qui arrivent dans le hall du Grand Bleu avec des valises pour embarquer pour Close To Me. (Il y a de l’émotion dans l’air.) Ils se parlent, un peu timidement pour certains, se présentent (et toi, tu viens de quel groupe ?), ils ne se connaissent pas encore, ils vont ensemble dans les loges pour caser les valises qu’ils récupéreront à la fin de la journée.
Les trois groupes ont chacun leurs particularités : de Compiègne, c’est un groupe de 5 jeunes filles, entre 12 et 17 ans,  certaines se connaissaient avant le démarrage de Close to me, d’autres pas ; de Culture Commune, c’est un groupe de 15 jeunes, des ados qui se connaissent bien, tous entre 13 et 15 ans, qui se voient souvent, depuis longtemps, qui ont l’habitude de faire des choses ensemble, c’est le CAJ d’Annequin, quoi, impec ; de Lille, c’est un groupe de 12 jeunes qui eux ne se connaissaient pas du tout au départ et viennent d’horizons très différents.
Pour chaque groupe, « Close to me », c’est déjà 10 jours de travail et un spectacle qui a été un événement. Les moments d’écriture, les discussions et les débats, les images tournées, les danses, les répétitions, le trac, les joies partagées sur scène, font l’histoire de chaque groupe.
Ce matin, dans la grande salle, le plateau est occupée par « la technique », alors on va tous dans la petite salle. Entre les jeunes Close To Me et les HVDZ, les Culture-Commune, les Compiègne, les Grand-Bleu, il faut embarquer plus de 40 chaises, imprimer plus de 40 textes. Après les présentations (j’ai 12 ans – j’ai 13 ans – j’ai 14 ans – je suis en 1ère – je fais du diabolo – je fais de la danse – j’ai fait de la barque la semaine dernière – les filles sont compliquées) et le point sur la conduite du spectacle, on replie les chaises pour un samouraï façon Théo et puis arrive le moment de la danse collective. (La danse collective, ce sera la dernière séquence du spectacle. ) La danse collective. Et voilà, c’est parti. Transmission, concentration, rires, re-concentration, danser ensemble, sentir le groupe pour essayer d’être tous dans un même mouvement, concentration. Revient en tête une phrase dite il y a quelques semaines : « danser ensemble, c’est aussi parler du vivre ensemble ».
L’après-midi, dans la grande salle, on déroule chaque séquence. (Les trois groupes, on dirait déjà qu’ils commencent à n’en faire qu’un.) On répète le spectacle qui se jouera dimanche 5 mai, à 17h.

Le premier texte « vivre ensemble : concepts et méchancetés »

(…)
– Après, en général on vit ensemble avec des gens qu’on aime bien. Donc on partage les mêmes choses.
– On peut aussi partager le minimum syndical avec les gens.
– C’est quoi votre minimum syndical à chacun.
– Moi, c’est la politesse.
– On cherche le minimum syndical avec les gens qu’on aime pas notamment.
– Etre respecté.
– C’est ce que j’allais dire.
– Être sympathique.
– Respecter la vie privée. L’intimité ? Oui l’intimité.
– Pas juger la différence.
– Ça c’est vrai ça, la différence.
– La tolérance.
– La réciprocité.
– Et le reste du minimum syndical ?
(…)
– Méchanceté… Y a des gens des fois trop méchants dans leur propos, tout ce qu’ils font. Vous avez déjà été méchant avec quelqu’un ?
– Moi j’avais passé une mauvaise journée, j’ai dit à mon frère de dégager parce que j’avais pas envie de le voir alors qu’il avait rien fait.
– J’ai été méchant, je jouais au foot avec des amis, je faisais toujours la passe avec un ami mais lui me faisait jamais la passe alors après le match, à la sortie, je lui ai pété le nez.
(…)

d’octobre à avril

Mardi 16 avril, c’est le retour à Lille.
La première semaine au Grand Bleu avec les 12 jeunes de « Close to Me – Lille », ça avait été en octobre. C’est déjà loin, on a l’impression que certains ont grandi depuis, c’est fou.
Rose, Zacharie, Pierre-Yves, Aurélien, Louise, Florentine, Sacha, Emmal, Mohammed, Houry, Oumar, Rokia.
La première matinée de cette nouvelle semaine, c’est à la table, pour retrouver les textes écrits en octobre, pour distribuer les séquences, pour imaginer ce que va être le spectacle dans 4 jours.
Bienvenue à CLOSE TO ME, dans la grande salle du Grand Bleu à Lille, vendredi 19 avril 19 à 19h.

Pourquoi c’est pas possible de vivre ensemble.

« Il y aura toujours du racisme, de l’homophobie et des guerres. Parce qu’on ne peut pas aimer tout le monde. Et il y en a qui se croient parfaits et qui s’en prennent aux plus faibles. »
« Il y aura toujours des personnes contre les noirs, les homosexuels, parce que ça existe depuis toujours, mais comme il y en a toujours eu, du coup, c’est pas aujourd’hui que ça pourrait changer. »
« On ne peut pas changer les personnes qui pensent comme ça, c’est transmis par les parents. C’est les liens avec les amitiés qui peuvent aider à se remettre en questions pour éviter que les parents transmettent le racisme ou l’homophobie. »