L’autobus impérial…

Hier, Didier, Damien et Marie ont passé la journée dans la cité des provinces de Lens pour la préparation d’un projet multiple avec Culture commune et S.I.A. habitat autour de la cité des provinces qui aboutira en mars 2016.
Ils ont été frappé aux portes pour glaner des anecdotes, des histoires de vie, des informations diverses sur la vie dans la cité des provinces.
Hier, maintenant et demain?

La journée a commencé sous un soleil radieux et la rencontre avec Mr Mariage qui habite depuis 20 ans dans la cité et dont il est amoureux, la rencontre avec Mr Boulet, ancien mineur qui va quitter la cité prochainement car il ne la reconnait plus. Lui qui a connu les mines, la vie qui allait avec.

L’après-midi, Didier, Damien et Marie ont continué leurs rencontres sous la pluie fine du Pas-de-Calais cette fois. Une jolie discussion de plus d’une heure avec la famille Offe: deux frères et une soeur qui ont grandit dans la cité. Ils nous ont raconté leurs enfances, leurs bêtises, leurs souvenirs heureux dans la cité des provinces.
Aujourd’hui, le plus grand frère l’a quitté mais les autres habitent encore dans la cité des provinces qu’ils trouvent calme mais, certainement, un peu trop.
Un air de nostalgie joyeuse flottait dans le salon.

Didier, Damien et Marie ont ensuite rencontré une vieille dame dont le surnom était « L’autobus impérial » car elle transportait ses enfants (trois à la fois) sur sa mobylette quand ils étaient petits. Une mobylette nous avoue t-elle « non assurée ». Quand elle se faisait arrêter par la police, elle leur payait un « petit coup » au café (histoire de ne pas avoir de P.V.).
elle nous dit que cela ne peut plus arriver aujourd’hui.
Puis, en prenant une bouffée de sa cigarette, elle regarde Didier et lui dit: « Je suis Gainsbourg ».
Eclat de rire…

Battre les Fachos

Jean Pierre Marcos, en réponse à Luc Vaillant journal Libération

7 ou 8 raisons de se désister et faire voter pour le candidat de droite

1/ se désister c’est avoir le courage de penser qu’il faut tout faire pour battre les fachos

2/ se désister c’est avoir le courage au-delà de tout petit calcul politicien de perdre toute place au sein d’une assemblée régionale qui pourrait être contrôlée par les fachos

3/se désister, c’est avoir le courage de dire aux militants socialistes, il faut changer de terrain de bataille, le contre-pouvoir se fera ailleurs, et il va falloir réunir autour de nous des militants de toutes les couleurs de la gauche et au-delà pour vaincre ce cancer de la république qu’est le FN.

4/ se désister c’est expliquer aux électeurs de gauche que voter pour la droite républicaine c’est voter contre le racisme et la xénophobie, ce n’est pas adhérer aux thèses économiques, sociétales et culturelles de la droite, le combat entre droite et gauche restera et c’est tant mieux c’est là un vrai enjeu de démocratie.

5/ se désister c’est se donner une petite chance de repousser encore une fois cette idée folle de ces millions de français qui veulent, par peur de l’autre, nous ramener au temps des Pétain et consorts.

6/ se désister et faire battre le FN c’est chercher à rassurer nos millions de concitoyens d’origine étrangère et les étrangers migrants et autres qu’une majorité de français, qu’ils soient de droite ou de gauche, veut encore croire à une France fraternelle et ouverte et que cette idée de fraternité n’est ni de gauche, ni de droite, elle est de la république.

7/ se désister c’est dans tous les cas le seul moyen de résister et de se donner un peu de temps pour se reconstruire et faire en sorte d’arrêter toute tentative des groupes d’extrême droite qui veulent profiter de ces victoires possibles par le FN pour se constituer en milice de sécurité et délivrer la France des envahisseurs.

8/ se desisster c’est avoir la conviction que le retrait exemplaire des candidats socialistes sera porteur d’une haute idée de la politique et qu’il va entrainer un nouvel engouement pour ce parti qui nous a fait tant souffrir ces trois dernières années par ses renoncements à une politique économique et culturelle de gauche. Entrer dans la résistances frontale au FN ce n’est pas quitter le combat politique c’est avoir la lucidité de voir que ce combat devra désormais se mener ailleurs et autrement, cela reste à inventer .

 

Dans Libé, l’Amer Monte

Dans l’ombre d’une Le Pen aux ambitions nationales, ce cadre implanté dans le Nord pourrait prendre les rênes de la région en cas de victoire.

Diriger une grande région tout en menant une campagne présidentielle : telle est la gageure qui attend peut-être Marine Le Pen, tête de liste du FN en Nord-Pas-de-Calais – Picardie et favorite des sondages. Régulièrement interrogée à ce sujet, la candidate frontiste a une réponse toute prête : «L’équipe que je mettrai en place mettra en œuvre elle-même le projet du Front national et impulsera une orientation radicalement différente à la région», expliquait-elle en juin sur i-Télé. Selon toute vraisemblance, le pilier de cette équipe sera Philippe Eymery. Ce Dunkerquois de 63 ans est bien placé pour devenir premier vice-président de la région en cas de victoire frontiste.

Inconnu du grand public hors du Nord-Pas-de-Calais, Eymery est un cadre expérimenté, dont la première élection au conseil régional remonte à 1986. «C’est le meilleur élu de France, claironne Bruno Bilde, directeur de campagne de Marine Le Pen. Il est amoureux de sa région et connaît ses dossiers sur le bout des doigts.» Au conseil régional, l’homme est déjà le principal collaborateur de Marine Le Pen. «Vu la faible présence de celle-ci, c’est lui qui abat tout le travail, juge Sandrine Rousseau, élue EE-LV et tête de liste de son parti pour les régionales. Sans se faire remarquer, il épluche la moindre ligne des dossiers.» L’écologiste évoque également «un type cultivé, porteur d’une idéologie plus structurée, mais aussi plus radicale que la moyenne de ses collègues. Il m’a un jour reproché mon « pseudo-humanisme » consistant à croire que « tout le monde est égal »».

Milieux néopaïens

Discret et méticuleux, Eymery «n’est pas un meneur, plutôt un trésorier d’association», juge un ancien camarade. L’homme est économe de son temps : il consent à accorder quinze minutes pour évoquer un parcours qui le voit, dès 1973, coller les affiches du FN à Paris. Fils d’un «artisan devenu entrepreneur» et d’une mère gaulliste, le jeune homme est alors étudiant à l’Essec. «Quand en 1968, des gens nous ont expliqué que le travail était une aliénation, je n’ai pas pu comprendre», explique-t-il. Ce n’est qu’au milieu des années 1980, ayant repris l’entreprise familiale de plâtrerie à Dunkerque, qu’il adhère formellement au Front national. Philippe Eymery entretient alors des affinités avec la Nouvelle Droite, mouvance qui cherche à refonder la pensée de son camp sur des bases anti-égalitaires. S’il reconnaît un «intérêt intellectuel» pour cette famille, plusieurs anciennes connaissances le décrivent comme proche, à l’époque, des milieux néopaïens. Aussi folklorique que radicale, cette chapelle suivra Bruno Mégret lors de la scission de 1999. Tel est aussi le choix d’Eymery : «Mégret voulait le pouvoir, pas Jean-Marie Le Pen, explique-t-il. Et moi aussi, je veux le pouvoir.» L’aventure mégrétiste tournera court : dans une note interne de 2002, le pointilleux Eymery dénonce la gestion calamiteuse du MNR, avant d’en claquer la porte. A l’époque, un autre mégrétiste, le futur maire de Hénin-Beaumont Steeve Briois, a déjà fait son retour au FN, où il s’est rapproché de Marine Le Pen.

Un climat dictatorial

Eymery, lui, trace son propre sillon sous l’étiquette indépendante le Défi dunkerquois : pas question de revenir dans un parti toujours dirigé par Jean-Marie Le Pen. En 2010, toutefois, il se rapproche à son tour de la fille de celui-ci, jusqu’à être élu sur sa liste régionale. Il reprend sa carte au FN l’année suivante, une fois le «Vieux» délogé de la présidence du parti. Dans l’affaire, Eymery retrouve un mandat, et Marine Le Pen un cadre sérieux et bien implanté : ce n’est pas si courant dans le FN d’alors, saigné à blanc par la scission, puis par ses désastreux résultats de 2007. Aujourd’hui, certains familiers d’Eymery décrivent un autre personnage : autoritaire, cassant, voire franchement «invivable» pour ses collaborateurs. «Il gère les militants comme des salariés, les sollicite à toute heure et se débarrasse d’eux quand il n’en a plus besoin», raconte un frontiste. «Il demande beaucoup, ne donne rien, est incapable de la moindre empathie», assure un autre, décrivant un climat «dictatorial». Selon un haut cadre frontiste, «Eymery aurait pu remplacer Marine si elle n’avait pas été candidate. Mais ce n’aurait pas été une solution idéale, car l’empathie et le charisme ne sont pas son truc». Plusieurs élus municipaux ont d’ailleurs claqué la porte du Front national en mettant en cause les méthodes du personnage.

«Dans mon secteur, le bâtiment, les délais sont serrés, se justifie l’intéressé. On me dit parfois qu’un parti ne se gère pas comme une entreprise. Je réponds que je suis là pour apporter des solutions, pas des problèmes. Il faut donc savoir trancher.» Le sujet n’en a pas moins inquiété la direction du mouvement. Patron de la fédération FN des Flandres maritimes, l’homme s’est d’ailleurs fait débarquer en douceur en août par la direction du parti. «Cela reste un très mauvais choix de vice-président, juge un cadre frontiste. Eymery est un type sectaire qui fera exploser son groupe.» Réponse d’un mariniste : «Ce n’est pas forcément un homme de compromis. Mais c’est justement ce qu’il nous faut».

Édition du 04/12/2015 : Philippe Eyemery a contacté Libération pour assurer avoir quitté de son plein gré la tête de la fédération FN des Flandres-Maritimes. Une source interne avait de son côté assuré que le dunkerquois a été «incité à passer la main» par sa hiérarchie.

Dominique Albertini Envoyé spécial à Lille

Demain midi (et demi) on déjeûne avec Serge, au Mimosa, rue du Pont Neuf

On n’arrête pas les allers-retours. Ça ne prend que 50 minutes pour aller de Arras à Paris. C’est plus rapide que la lointaine banlieue. Bientôt on retournera à Evry, dans l’Essonne pour travailler à la prison de Fleury Mérogis. Evry, c’est le bout du monde. Malgré sa magnifique et contemporaine cathédrale de briques et sa scène nationale (L’Agora) dans un immense centre commercial. On a mené mille actions artistiques à Evry depuis longtemps et en particulier depuis l’installation de Christophe Blandin-Estournet à la direction de l’Agora. Auparavant, nous avions aussi beaucoup travaillé avec Hélène Cancel qui dirigeait la boutique avant son installation à Dunkerque, au théâtre du Bateau Feu. Ces deux dernières semaines, on les a passées à L’Esad de Paris, dans les Halles. Hormis mardi, puisque nous étions à Amiens, au théâtre du Safran. Avec les étudiants de première année de l’Esad, nous travaillons sur des textes de Nadège Prugnard qui, cette semaine, n’est pas avec nous puisqu’elle participe à une rencontre d’écrivaines, à la Seine sur mer. Cette semaine nous avons abordé des témoignages de migrants que nous avons trouvés dans un journal édité par l’association Terres d’errance, de Norrent Fontes (62). Les propositions des étudiants sont nombreuses qui mêlent le corps, les textes, la construction d’objets qui font écho à ce qui se passe dans les camps de migrants, qui permettent aux acteurs d’interpréter des situations de désarroi, de mises en danger et de mise à l’épreuve. On transporte le réel des migrants dans une salle de théâtre, il faut chercher comment s’y prendre. Demain sera le dernière séance de ces deux premières semaines de travail à l’Esad. Comme back to the Pas de Calais to vote (à gauche) for the elections.

à l’hôtel d’Amiens

Belle soirée au Safran, à Amiens. La Brique pour un soirée dans la Somme. On a dîné au restaurant Le Duo. Dans l’après-midi, on a répondu aux questions de France 3 Picardie qui a filmé quelques extraits du spectacle. En préparant l’interview, il fut question de la très proche fusion de la Picardie et du Nord-Pas de Calais. On nous a demandé ce que la Brique en pensait. On a dit que vue la conjoncture on aurait dû le faire un peu avant ou un peu plus tard. Puis on nous a demandé, ce que la Brique pensait d’une éventuelle victoire du Front National, dans cette nouvelle grande région aux prochaines élections. On a dit que si tel était le cas, la Brique prendrait un grand coup sur la cafetière, qu’elle le vivrait comme une catastrophe. Et c’est là que France 3 nous dit, Ben ça , on ne va pas le mettre dans le film, vous risquez de ne plus tourner dans la région si le FN arrive au pouvoir dans 15 jours. La Brique assume complétement ses propos. On ne va pas faire comme si on avait déjà perdu toute possibilité de s’exprimer. Le plus inquiétant, c’est que cela semble déjà inscrit dans certains esprits, qui plus est, de journalistes.

La brique à Amiens. Premier décembre 2015 à 19H30.

Demain, le premier décembre, on joue à Amiens, au théâtre du Safran. La dernière fois, c’était il y a dix jours au Sorano, à Toulouse. Une ville toute de briques vêtue. Une brique beaucoup plus claire que celle du bassin minier du Pas de Calais. Une brique rose. Une brique qui a mis ses habits du dimanche. La brique du bassin minier du Pas de Calais est une brique plus sombre, une brique cuite. Elle pèse plus lourd. Elle est difficile à transporter. Elle voyage peu. Elle a été élevée au rang de Patrimoine Mondial de l’Humanité mais elle ne s’en vante pas. Aurélie Fillipetti, elle même fille de mineur du bassin minier lorrain (alors ministre de la culture), avait fait spécialement le déplacement, pour célébrer l’évènement. Elle était venue au stade Bollaert qui avait prêté sa grande salle de réception pour l’occasion. C’était le début de l’été. On avait accès à l’extérieur. On s’était assis, dehors, dans les gradins, devant le stade vide. On s’était rappelé un match qu’on avait vu, il y a très très longtemps, avec mon père et mon frère. C’était Lens contre Sochaux, deux clubs fondés par des ouvriers.