Plus personne dans le bâtiment d’en face

Hier, on  a remis les pieds au 11/19, de nouveau, à Loos en Gohelle, en prévision d’une nouvelle rentrée, même si on a repris le boulot depuis plus deux semaines. Enfin, faut-il encore penser que les vacances, dans notre cas, correspondent à quelque chose d’autre, à part un intervalle, un interstice, une suspension, qui n’en est jamais vraiment une, puisque on continue, on fait comme le reste du temps. On est dans un autre état d’esprit, peut-être, car tout le monde va quelque part, quand c’est possible. Quand j’étais gamin, j’enviais tous ceux qui partaient en vacances, je voulais être comme les autres. Maintenant je m’en moque, sans doute parce que je n’ai jamais pratiqué un vrai travail. N’ayant jamais travaillé, pourquoi je prendrais des vacances. Imposture ! Toute ma vie est une imposture ! J’ai culpabilisé à mort qu’on puisse me payer pour ce que j’ai fait. Merci à l’état, la région, le département, les institutions culturelles, les villes… Être traité comme je l’ai été, c’est me faire trop d’honneur. J’ai eu beau chercher à me raisonner, j’ai honte. Je ne raisonne pas, j’explique ma souffrance (Pirandello).

Maintenant il est temps d’imaginer comment on va se retirer, partir vers l’horizon, dans un ban de brouillard, pour ne plus en sortir. Fermer la porte derrière soi tout doucement, sans faire de bruit. Comme si de rien de rien n’était, ni vu, ni connu. Comme si on n’avait jamais existé. Ce qui est la vérité, si on y réfléchit bien. Bientôt tu auras tout oublié, bientôt tout le monde t’aura oublié (Marc Aurèle) . Se faire oublier, disparaître derrière l’affiche, sans se faire remarquer. Se noyer dans la nature.

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