De Roubaix à Pékin

Martine et Didier étaient hier à Fleury Mérogis pour le travail avec les personnes détenues… Guy s’est rendu de Clermont Ferrand à Firminy (avec un y comme Ferfay). Firminy est une ancienne ville minière avec ses chevalements et ses crassiers (terrils). Elle se situe à quelques kilomètres de St Etienne. Il y fait un froid de canard. On y joue la Brique ce soir dans le théâtre dessiné par l’architecte le Corbusier. Demain on prend la route en camion pour Fos sur mer, au bord de la Méditerranée. Jérémie et Thierry sont à pied d’oeuvre au théâtre de Firminy depuis fort tôt ce matin pour que tout soit fin prêt en milieu d’après-midi. Marie, Anne et Gilbert travaillent d’arrache pied au bureau sur les projets de la saison prochaine et la gestion au jour le jour de la compagnie. Nous avons accueilli la semaine dernière les experts-comptables de KPMG qui vérifient et justifient l’exactitude et la bonne gestion de nos comptes ainsi que Vincent de la boîte de gestion qui fait la comptabilité et les fiches de paie d’Hvdz. On a à nouveau évoqué la retraite et tout le toutim. Ainsi va la vie. D’ici là il faut venir à bout du travail intitulé « Qui redoute la parole ». Pour ce faire, Ricardo Montserrat nous a envoyé un texte inspiré de la pensée philosophique sur le travail de Simone Weil. Simone Weil était en quelque sorte précurseur de la gauche prolétarienne qui obligeait ses militants intellectuels à aller travailler des années en usine pour comprendre les ouvriers jusque dans les moindres gestes, les moindres cadences et infuser l’idée du changement, de la prise de pouvoir. A la façon maoïste. On se se souvient d’un livre magnifique écrit par une ex-journaliste de Libération, de Sochaux à Pékin, un concentré de lutte, de rage, de désespoir et de tristesse inouïe. Simone Weil était issue d’une famille très bourgeoise et très catholique ; après avoir fait des études brillantes dans les grandes écoles de l’élite française, elle a obtenu l’agrégation de philosophie. Elle est restée quelques années au parti communiste qu’elle a ensuite quitté pour une démarche plus transcendantale, davantage tournée vers une réflexion sur la souffrance, la misère, l’abnégation et le divin. Elle a passé de longues périodes de sa vie à l’usine (en tant qu’ouvrière) pour vivre l’expérience des travailleurEs. Et parler en connaissance de cause.

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