No Border

Les militant-e-s du mouvement No Border s’expriment peut dans les médias, souvent par défiance envers ceux-ci. Du coup, ce sont d’autres qui parlent du mouvement, et un sujet sur « No Border » se résume souvent à une collection de points de vue plus ou moins informés.

Par ailleurs, dans la rhétorique officielle, « No Border », généralement énoncé comme « les No Borders » ou « des No Borders », parfois qualifiés « d’ultragauche », a pris une place importante. Si la politique des pouvoirs publics est bonne, équilibrée et efficace, il faut expliquer qu’elle ne marche pas, et qu’elle donne une image de violence. La violence est donc due à des éléments perturbateurs, eux-mêmes violents.

Les pouvoirs publics désignent donc un ennemi, responsables des éléments gênants de la réalité, ce qui justifie la répression à son encontre. À partir de là, il est possible d’englober sous le vocable « No Border » toute personne ou groupe qui marque son désaccord avec la politique menée : participant-e-s à la manifestation de solidarité du 23 janvier (voir ici, ici, ici et ), bénévoles humanitaires et témoins (voir ici, ici et ), militant-e-s présent-e-s dans un squat (voir ici, ici, ici et ). Stigmatisation dans les déclarations officielles, reprises par les médias, violences physiques, arrestations, poursuites judiciaires sont les instruments ordinaires d’une politique de la peur destinée à décourager les résistances, les explications sommaires sur un mouvement mal connu sont destinées à faciliter le consentement à cette violence sur des personnes perçues comme à part des associations de solidarité.

Les militant-e-s du mouvement No Border gagneraient sans doute à expliquer simplement leur action.

Mais à défaut, on trouve facilement sur le net des informations, principalement en anglais, permettant de se faire une idée.

Le site Noborder network permet de retrouver les débuts du mouvement, depuis le premier camp organisé à Rothenburg, en Allemagne, en 1998, de connaître les rencontres organisées les premières années et les campagnes lancées, principalement jusqu’à 2005, ainsi que les principes généraux qui restent toujours valables. No Border est ainsi un réseau horizontal, reliant des groupes ou collectifs de base ou de terrain. Le site a continué à être mis à jour jusqu’en 2013.

http://noborder.org/

Le site « The Border id the problem… » a été créé à l’occasion du camp No Border qui s’est tenu en 2009 sur l’île de Lesbos, en Grèce, qui a vu entre autres la création du réseau « Welcome to Europe », et qui a aussi été l’occasion de manifestations conjointes des exilé-e-s et des militant-e-s qui ont conduit à la fermeture du centre de rétention de Pagani, le pire que ce pays ait connu. Le site a été mis à jour jusqu’en 2013.

http://w2eu.net/

Le blog Calais Migrant Solidarity a été créé à l’occasion du camp No Border qui s’est tenu en 2009 également à Calais. Il est principalement en anglais, mais certains articles sont en français. Il retrace l’activité du mouvement à Calais depuis lors, puisque depuis 2009 des militant-e-s se relayent pour y avoir une présence permanente.

https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

On peut être d’accord ou pas avec les idées, les modes d’organisation et les actions du mouvement No Border. Mais au moins, on a les moyens de savoir ce dont il s’agit.

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