Un monde fou à Aubusson

Retour d’Aubusson. Bus, train, métro, train, voiture. Hier soir, belle soirée au théâtre Jean Lurçat. Autour de deux cents personnes. Marie Pierre, Gérard et toute l’équipe de la scène nationale nous ont permis de représenter La Brique dans leur théâtre. Un grand merci ! On a joué longtemps. Une heure trente. On est resté un peu plus longtemps sur certaines photos, tel celle du jeune garçon en maillot de bain et casquette. Une photo impensable. Une casquette trop grande, un maillot de bain sans forme et un bronzage de jardinier. On s’est demandé qui avait pu penser un tel accoutrement pour ce jeune garçon. Sans hésiter, on s’est dit… Jean Paul Gaultier. Et tout de suite, ça prend une autre allure. On y voit davantage de sensualité et c’est Visconti sur la plage de Calais. Derrière les cabines de plage, cette photo, c’est Mort à Venise. Et la suivante, c’est Beinex avec Béatrice Dalle et Jean Hugues Anglade dans 37,2° le matin. Rien à voir avec Germinal. On est resté un peu plus longtemps qu’à l’habitude sur la dernière séquence du spectacle. Quand on fait comme si dans le public se trouvaient tous nos morts, ceux qui nous ont faits. De ma tante Georgette  à Jean Paul Sartre et Tarchovski. Tarchovski dans le miroir quand il redonne vit à ses proches disparus. Comme s’il naviguait au milieu d’eux, en eux ou plutôt eux en lui. On a convoqué plus de fantômes que d’ordinaire pour que les une heure et demie de spectacle soit plus peuplées de témoins au tribunal de la vie. Au cinéma de l’existence reconstituée.

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