On a répété cet après-midi. Quelques heures. Avec Martine. On a réussi à réduire le texte qui retrouve une durée quasi-normale. On a quasiment filé tout le spectacle et gommé ces petits riens qui, à la fin, rallongent le spectacle de dix minutes. La Brique a repris ses proportions d’origine. La prochaine représentation a lieu à Wallers, au centre historique minier, et dans la foulée, au Montfor pour une quinzaine de jours, à Paris. On se rend compte ces jours-ci qu’on va avoir du mal à financer nos prochains spectacles et qu’on ferait mieux de répondre à la commande. Mais on se dit aussi qu’on est à un âge où on aimerait aller au bout d’une recherche artistique, politique, philosophique… si tant est que ce soit possible d’aller au bout de quelque chose. Si on ne le fait pas maintenant, il faudra parier sur une autre vie, un éternel retour nietzschéen, mais si les choses se reproduisent à l’identique, on n’est pas plus avancer, d’où l’intérêt vital de se donner les moyens dans cette vie-ci (je veux, dit le lion (dans Ainsi parlait Zarathoustra), il se crée liberté quand le chameau subit et porte sa charge parce qu’il ne peut pas faire autrement, il obéit au « tu dois » des contempteurs du corps qui ne se figurent le corps que dans la douleur) d’aboutir ce qui nous semble essentiel, même si pour d’ autres, ça n’a pas plus d’importance que ça et nous encourage à répondre à la commande.