Le terrain et la réflexion

Départ à 10h50 de la Manuf’, le GPS indique des détours jusqu’à Bosson.
Il y a cinquante sentiers pour aller dans la rue Bosson.
La campagne puis une étendue immense de stades de foot, des enfants qui
jouent comme des footballeurs professionnels, un quartier aussi vert que
gris, un barbecue, un terrain de boule, une table de ping-pong, une
cabane de bois, au milieu des barres d’immeubles. L’envie de faire de ce
rectangle vert notre lieu de vie.
Se retrouver tous autour d’une table, au centre de quartier, comme une
conférence de rédaction.
Silvana, Bernard, Hélène, Arlsina, club de gym, Scrabble, exposition
autour du quartier, on découvre un monde.
Comment mélanger ce monde et notre monde sans nous imposer et sans
imposer notre première impression (superficielle ?) du quartier ?
On visite le quartier avec Bernard, animateur adolescents, depuis un
mois. On lui pose des questions, il essaye de nous répondre.
On le film, on essaye de le mettre à l’aise, de se mettre à l’aise.
Bernard nous parle du quartier, en haut des terrains de foot les
immeubles, en bas des terrains de foot des pavillons.
Dans les ateliers que Bernard propose : plus d’adolescents du quartier
haut que du quartier bas, plus de garçons que de filles.
On remonte vers la cabane. On découvre les magasins environnants :
Denner, une boulangerie, la Brasserie des Sauges, on mange des sandwichs
triangle, avant de répéter les chansons.
Nous en avons trois à chanter l’après-midi. On se demande si la chanson
de gospel ne fait pas trop évangéliste et si on agresse pas trop en
chantant à seize devant trois mamans.
On fait peut-être un peu peur, peut-être un peu trop groupe… Quand
même un échange assez intéressant avec les trois mamans qui nous ont
écouté chanter, même si elles refusent de se faire filmer. Sensation ou
même certitude, qu’il faut se débarrasser de nos réflexes de bons élèves
Manufacturiens.
On tente ensuite d’aller chanter au centre commercial Denner, plus
discrètement, être moins envahissant. Seulement quatre personnes
chantent et les autres distribuent des tracts et expliquent la démarche
aux personnes présentes dans le centre commercial. Et là ça marche
mieux, une grand-mère ne s’arrête plus de parler, une brésilienne
accepte de dire une citation à la caméra.
Encore une conversation dans un bric-à-brac.
Tout le monde se retrouve à la cabane. Premier debriefing de groupe,
silences et paroles.

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