samedi matin après Aimer si fort

Le charbon et les briques sont rangés. Le décor est retourné dans les hangars du 11/19. Les artistes et les techniciens-magiciens, Marie, Gilbert sont sur la route du retour ou bien déjà rentrés à la maison. Tout s’est bien passé. Le théâtre de Liévin doit être bien vide ce matin. Ce théâtre où nous sommes restés en résidence pendant presque six ans avec le Ballatum Théâtre. Nous y sommes arrivés en juin 1990. Nous avons quitté Liévin en octobre 1996. Dans la petite salle du théâtre sont stockés des éléments de décor de nos (très) anciens spectacles. Martine C. y a retrouvé des baffles d’une sono qui appartenait à la compagnie Martine Cendre, quand elle avait ouvert un théâtre dans la salle paroissiale de la cathédrale Notre dame de La Treille, à Lille et une affiche d’Ennuis de Noces toujours accrochée au mur qui mène aux loges. Des traces. Des empreintes. Une autre histoire. L’histoire qui nous a précédés. Ce théâtre est peuplés de nos fantômes. Tous ceux qui ont fait ce qu’on est et feront que nous deviendrons ce que nous sommes. D’Ennuis de Noces à Aimer si fort.

Une réflexion sur « samedi matin après Aimer si fort »

  1. Dimanche matin après Aimer si fort. On ne passe pas à autre chose. Les musiques du spectacle nous obsèdent, tournent en boucle, on s’endort avec, on se réveille avec. Sous la douche on se mouche et du charbon nous sort encore du museau. On contemple nos bleus et on pense aux paroles des spectateurs, des spectatrices, la voix qui tremble, les yeux qui se mouillent. On a traversé la maison de la force, on est solide comme un roc et fragile comme un pétale de lilas. Je suis prête pour la fin du monde et je sais que je ne suis pas la seule.

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