demain laredouteàroubaix

Le catalogue de laredouteàroubaix, ma mère passait des heures à le feuilleter. Des après-midis entiers. Je ne me souviens plus comment il nous était distribué. Il apparaissait un jour dans la maison et faisait la joie de ma mère. C’était tous les six mois, mais j’ai jamais fait attention. On les conservait tous dans un coin de la salle à manger, les catalogues.

Faire un spectacle là dessus, c’est faire appel à ses souvenirs. On a tous été marqué par ça. Plein de choses, plein d’anecdotes à raconter. Ils étaient là, les catalogues, ils faisaient partie de la maison. On n’a jamais parlé de s’en débarrasser. On les ouvrait et c’était forcément du plaisir. Ça faisait rêver de tous les côtés. On n’avait rien à redire, ça faisait partie des cadeaux de la vie. Ça faisait voyager… Je ne me suis jamais inquiété, de savoir d’où ça venait, la redouteàroubaix ni des gens qui bossaient pour confectionner ce gros livre. Ça me paraissait bien trop compliqué et très lointain. C’était comme tombé du ciel.

On ne posait pas de question. C’était là, immuablement là. Poser la question, c’était risqué. Dans un milieu d’ouvriers, de taiseux, on avait tout le temps peur de trop parler. Et si à trop demander quoi et qu’est-ce, on nous le retirait, on nous l’enlevait pour toujours, le catalogue de laredouteàroubaix. Ça aurait été de ma faute, à toujours parler à tord et à travers. Tout le monde aurait eu son catalogue de la redouteàroubaix et plus nous. Inimaginable.

Ce catalogue fait partie de la culture ouvrière.

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