​Traduire ? Lla, lla, machi mouchkil (Non, non, pas de problème)​​ (2)

Il y avait eu le passage d’ « En attendant Godot » à traduire, les extraits « Antigone », les nombreuses « citations ». Maintenant il y a le montage à faire : les conversations filmées ont été faites en darija, à chaque fois avec un traducteur pour permettre à la rencontre de se faire. Au final, il n’y aura que les moments en darija dans le film. Martine fait un pré-montage, mais comment faire quand on ne sait pas où on peut couper dans la phase ? Elle est en train de retravailler tout, séquence par séquence, avec Maha. Maintenant il y a aussi les textes qui seront lus pendant la veillée à préparer. Didier a choisi des passages dans les articles du blog écrits au fur et à mesure des rencontres. Il faut les traduire. Et il faut les adapter. Mais surtout… il y a les nuances de la traduction, les mystères de la traduction, l’interprétation de chacun par rapport au voyage d’une idée qui passe d’une culture à une autre. Sur la terrasse du riad, deux gros pôles de traduction : Martine et Maha sur le montage, Moustafa et Maggie sur le blog. Chacun est très attaché à faire passer au mieux ce qu’il a ressenti. Alors, ça circule et ça se mélange : on s’invite dans le débat de la table d’à côté et sa fuse dans tous les sens. Moustafa : « Mais non ! Ça on ne peut pas le  dire au Maroc ! Tu as traversé le fleuve comme un conquérant ? Ça n’existe pas ici. » Et dans les allers retours, on se sait plus qui comprend quoi, et on s’étonne même de voir Martine s’aventurer à traduire ce que Moustafa vient d’expliquer en darija à Maha !

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