​Le portrait chinois au féminin

C’est moins facile de rencontrer les femmes, d’avoir des paroles de femmes, d’avoir des images de femmes. Pour continuer la séquence des « portraits chinois » – « Si Salé était une recette de cuisine ? Si Salé était une chanson ? »), nous nous disons qu’à partir de maintenant, on ne s’adresse plus qu’à des femmes, on ne filme plus que des femmes. Mais comment faire ? Et ben on se dit qu’on est bien assez grandes pour faire une petite révolution toute seule et nous voilà parties Maggie, Isabelle et Sophia, armées de tracts, et de beaucoup de bonne volonté. On cherche le lieu qui se prête au mieux à ces rencontres espérées. Nous voilà arrivées sur une petite place où visiblement quelque chose se prépare, des femmes sont installées sur tout plein de petites chaises, caisses, tabourets et autres bancs. Nous apprendrons après qu’une vente de vêtements s’y fera bientôt. L’endroit est parfait, à l’ombre de quelques arbres, nous allons vers 3 femmes assises là et on se lance, nous devrons agir seules, Amine préfère nous laisser. On se débrouillera donc, en français et avec l’arabe auquel Sophia s’essaie… entre femmes et c’est finalement sûrement mieux. Nous leur expliquons, ça les amuse, elles semblent d’accord, elles semblent comprendre, nous sommes toutes heureuses et puis nous sortons la caméra… À quoi, là ici, au milieu ? Maintenant ? une inquiétude, un peu d’hésitation et elles s’encouragent, elles s’amusent de tout cela et ça y est, la première se lance et ne nous donne pas un plat ou une seule recette mais sûrement tout ce qu’elle aime, tout ce qu’elle trouve bon dans cette cuisine qu’elle nous raconte, elle nous donne ensuite non pas une chanson, ou une musique comme on le demande d’habitude mais tout ce qui anime Salé, les gnaouas, les issaouas, la chanson arabe,, Oum Kalsoum et autres que nous ne comprenons pas tout de suite, nous l’écoutons, la regardons, on ne saisit pas tout mais on est bien là, quelque chose se passe. D’autres se lancent ensuite, après avoir rhabillé Isabelle d’un tissu fleuri ! Et puis elles nous offrent aussi une chanson, une berceuse et d’autres airs offerts les yeux dans les yeux, quelque chose se passe.

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