La guitare gnaoua de Saïd Koyo

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On rentre dans un petit passage entre deux échoppes de la médina et on arrive chez Saïd. Il commence par accorder sa « guitare » – hejhouj, gamberi, très grande, avec 3 cordes, le dos de la caisse est en bois et la partie à l’avant est en peau de cou de chameau. Saïd joue assez longtemps avant de raconter. Quand il était enfant, il a été impressionné en voyant sa grand-mère guérie par la musique gnaoua. Depuis, la fascination n’a pas cessé, il a toujours voulu rejoindre cette tribu, cette tradition. Il a dû passer par tous les autres instruments du groupe avant d’être celui qui joue du gamberi. L’art gnaoui remonte à l’époque des esclaves du Soudan et se transmet de maalem en maalem (de maître en maître). Respectés dans tout le Maroc, ils apportent avec eux l’histoire ancienne. On les convie quand quelque chose ne va pas. Ils arrivent avec leurs instruments et c’est alors une véritable cérémonie qui dure toute la nuit. La musique permet l’incantation des esprits et les esprits convoqués permettent la guérison. Il nous donne ses coordonnées – pour qu’on puisse l’appeler en cas de nécessité. Ensuite, on lui pose des questions sur Salé, sur le festival Karacena. Mais pour Saïd, Karacena c’est surtout la Kasbah des Gnaouas (à côté du chapiteau Mawsim). L’art gnaoui et  ceux qui ont l’âme de cette musique en eux, c’est toute sa vie. Il nous montre le dos son gamberi, il est gravé à son nom.

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