Aménité

Cela fait un petit moment qu’ils y pensaient, et finalement Jean-Yves et Patrick ont lancé leur atelier Racontage en septembre 2013. Ils sont aujourd’hui 12, de tous les âges, à fréquenter assidûment l’atelier. D’abord il y a la mise en voix, quelques exercices vocaux, quelques exercices d’improvisation. Par exemple, à 3 à l’aide d’images de personnages et d’objets, construire ensemble un squelette de conte.
Un début : Il était une fois, 1 chasseur, qui avait un très gros problème. Il a perdu son chien.
Un milieu : Sur son chemin, il rencontre l’esprit de la forêt qui va pouvoir l’aider.
Une fin : Grâce à un miroir, il voit son chien revenir.

Jean-Yves nous explique qu’ici, chacun arrive avec son savoir-faire et qu’il offre simplement une sorte de compagnonnage, où l’enrichissement mutuel, la théorisation, le développement de techniques permettent à chacun de trouver sa façon de raconter.
Il s’agit de travailler le corps et l’imaginaire.
Pour le corps, il y a l’articulation, la prononciation, le volume sonore, la gestuelle, la vitesse du débit.
Pour réveiller et activer son imaginaire, on peut retrouver « un état d’enfance », faire appel à ses souvenirs.
L’idéal est de réussir à insuffler de sa propre mémoire affective à l’intérieur d’une armature précise de l’histoire. Puisqu’on l’a vécu, cela sonnera juste. Par exemple, ce que je dis de mon grand-père suffit à déclencher chez celui qui écoute une réminiscence d’un moment de vie.

Un conte. Une histoire. Une anecdote. Un morceau de vie. Un récit.
On le reprend.
On le réinvente.
On l’écrit.
On voyage avec.
On l’épouse.
Ainsi lorsqu’on rencontre une histoire, il faut d’abord dégager son armature, précise et nette, et ensuite seulement remettre de la chair autour quand on la raconte.
Nathalie a commencé à faire ce travail pour l’histoire de la femme squelette.
Régine nous raconte une version de la mort-marraine, personnage très puissant, très inquiétant.
Jean-Marc intègre un double souvenir de son histoire personnelle pour raconter.
Ludovic propose l’histoire de l’ânesse du pape Boniface.
Jean-Marie raconte la querelle des deux lézards. Il n’y a pas de petites querelles.
Nous écoutons ces contes avec une grande attention, tendus dans la direction de celui qui est là, à nous transmettre l’histoire.

Dans ce groupe, il y a une très belle qualité d’écoute. On y est en confiance, on y est à l’aise pour raconter. Yvette nous présente l’atelier comme un moment où on peut rigoler et se détendre. Mais où aussi on travaille, on apprend des choses en toute simplicité, on partage les techniques pour raconter, on prend de l’assurance dans l’expression. Quelqu’un dit qu’on vient trouver 2h30 de bonheur chaque mercredi soir. Nathalie nous avoue être devenue accro au groupe ! Patrick définit le conte comme un art de la relation. On est conteur parce qu’on aime les gens. C’est ce qui transparaît dans ce groupe, une grande douceur, une bienveillance à l’égard des uns et des autres. Et puis la joie à se retrouver ensemble, qui se lit chez chacun. Racontage est un lieu d’aménité.


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