le texte de clémentinangelica

Hier on a écrit un texte de présentation pour Clémentine qui va jouer le rôle d’Angélica. On imagine. Clementinangelica s’avance au micro accompagnée d’une traductrice et dit en espagnol : « Bonjour je m’appelle Angelica Lidell. Très souvent je dis que tout ce que j’ai appris, je l’ai appris de mes grands parents qui étaient paysans, qui travaillaient dur. J’ai appris davantage auprès d’eux qu’à l’école d’art dramatique. Je crois que s’il n’y avait pas eu le théâtre je me serais tiré une balle depuis longtemps déjà. Ce qui m’a sauvé de moi-même, de la nature qui est la mienne, ça été le théâtre. Après les années ont passé et au fil du temps le théâtre devient aussi une réflexion. Qu’est-ce qu’il faut faire dans ce métier, c’est quoi la poésie. C’est une réflexion compatible avec cette survie. Cette survie brutale et sauvage. Ça été une manière de survie et aujourd’hui j’utilise le théâtre pour me venger, je dirais. Me venger de la vie. Ce que je veux c’est que la scène soit corrompue par la vie et réciproquement. Et d’ailleurs ça m’a posé quelques problèmes et ça a eu des conséquences sur ma propre vie. Des conséquences définitives, des changements, des amours, des désamours, des haines, des douleurs. C’est si vrai que ma vie a fini par se transformer en carnet de notes. Un petit carnet où je prends des notes ce qui influence ma vie. Et ça s’est fait sans préméditation de ma part. Plus jeune j’écrivais des grandes conférences fleuves où je justifiais mon travail en parlant de Derrida, en citant l’un l’autre… J’ai traversé une dépression très grave. L’alternative à cette dépression ç’a été le sport. J’allais 4 heures au gymnase, c’était vraiment pour m’épuiser, pour arriver à un niveau d’exténuement. C’était une façon de dépasser mon corps, qu’il aille au-dessus du reste. C’est quelque chose qui m’a aidée à porter cette douleur. Quand j’ai rencontré ces femmes au Mexique, il y a eu vraiment une rencontre. Une rencontre entre mon désespoir du moment et une violence que j’ai tout de suite mis en relation avec la violence quotidienne de l’homme envers la femme. Il y avait donc un lien entre cet abus, que moi j’avais pu souffrir à travers une histoire d’amour et cette violence systématique, persistante et constante qui existe contre les femmes. Et donc l’individuel s’est uni à l’universel et donc est née cette oeuvre, la Maison de la Force. »

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